Hypnose et Thérapies Brèves

 Thérapies Ericksoniennes

 

 

 

 

Milton H. Erickson

(1901-1980)

 


Même si l’hypnose en tant que technique de soin plonge ses racines au coeur de l’histoire des civilisations (on en retrouve des traces dans l’Egypte ancienne), elle ne peut se comprendre aujourd’hui que articulée aux Thérapies Brèves.

Ces thérapies sont nées au Etats-Unis 70 ans après le passage de Freud, en 1909 « d’une évolution de la psychanalyse qui revue et corrigée inlassablement va céder la place au puissant mouvement des thérapies brèves.

Pour les américains, la cause était entendue : le premier siècle de la thérapie avait été européen, le deuxième était américain.

Jusqu'à la dernière guerre mondiale, les Européens allaient enseigner la thérapie aux USA ; depuis, les américains venaient donner chez nous leurs séminaires »3

Ensuite les Européens surtout latin on reprit ce produit d’importation et l’on retravaillé. Il se sont dote d’une structure d’échange et de formation la Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves.

Il y a aujourd’hui dans ce mouvement un nombre important d’écoles différentes ce qui en rend l’identification et la compréhension difficile.

On peut citer les thérapies analytiques brèves, humanistes, comportementales et cognitivistes (TCC), Ericksoniennes, stratégiques brèves, orientées sur la solution (TOS), narratives, EMDR etc.

 

L’hypnose intervient dans certaines de ces thérapies mais pas dans toutes.

 Par contre et cela tient à sa nature même, l’hypnose ne peut jamais être utilisée seule comme technique de soin. 

Autrement dit l’hypnose n’est pas une technique de soin.

 

Voyons alors, comment l’on peut définir l’hypnose


Qu’est ce que   l’hypnose ?

(une définition rapide)

 

Qu’est ce que l’hypnose ?

On peut se poser la question et effectivement la réponse n’est pas triviale.

Et pourquoi le même mot désigne à la fois une activité de spectacle et une technique de soins ?

Selon   Dominique MEGGLE1 un des meilleurs spécialiste français de Erickson et de « l’hypnose Ericksonienne » : 

« L’hypnose n’est pas une médecine complémentaire ni une médecine (…) elle est une fonction physiologique de l’organisme au même titre que d’autres : la respiration, la circulation sanguine, la motricité, la sensibilité etc.

Elle est un mode de fonctionnement normal du système nerveux et (…) serait l’équivalent diurne des phases de sommeil paradoxal nocturnes. »

L’hypnose, fonction physiologique, impose que l’état hypnotique apparaît spontanément sous forme de rêveries, de moment de distraction.

L’utilité médicale résidera dans la récupération, l’amplification et l’utilisation de cette aptitude physiologique particulière. 

C’est   le patient qui fait tout le travail. Le thérapeute n’étant en quelque sorte   qu’un éducateur qui guide oriente et facilite l’apprentissage.

Comme tout apprentissage, celui de l’hypnose s’inscrit dans le temps et il est absurde de prétendre après une à deux séances que « ça ne marche pas ».

Ils   ne sont pas nombreux ceux qui après deux à trois cours d’anglais peuvent s’écrier «ça a marché, je suis bilingue». De même l’apprentissage d’une   respiration adaptée est utilisé pour réaliser des prouesses en apnée, certaines postures de yoga… Mais il faut le temps de l’apprendre.

Pour apprendre à fonctionner en « transe hypnotique » il faudra du temps.

Erickson (2) écrivait qu’il faut en quatre et huit heures pour en apprendre les rudiments, c’est à dire pour pouvoir profiter de son action thérapeutique. 

En gardant tout cela à l’esprit et pour se faire une idée plus pratique, il faut savoir que concrètement une séance consiste à être confortablement assis, à écouter les consignes, propos et suggestions du thérapeute (Médecin, infirmière, psychologue, nutritionniste, soignant etc.).

Les séances ont toujours une teneur et une tonalité agréable (même si ce n’est pas de la relaxation).

La   bonne attitude pour enter en transe hypnotique est de ne rien faire et d’écouter ce qui plait et ne pas écouter ce qui ne plait pas en laissant venir à l’esprit ce qui vient : images, couleurs, sonorités ou mélodies, sensations corporelles.

Bien sur tout cela doit rester agréable, le thérapeute s’en assure en posant des questions auxquelles il est possible de répondre avec des mots ou par de petits mouvements de la tête ou des doigts.

Il est possible de bouger et important d’ajuster, si nécessaire, sa position pendant la séance parce que, bien sur, on ne dort pas. 

Il est possible d’être agréablement engourdi.

En synthèse et pour donner par une définition personnelle donc partielle et partiale : 

l’hypnose peut être pensée comme processus   physiologique (donc habituel et quotidien) mobilisant le corps pour amplifier et utiliser l’imaginaire afin de mieux réorganiser la vie présente et future.

Utilisation de l’hypnose et des thérapies brèves dans le   traitement du surpoids.

 

En prenant la conclusion que pointe ce rapport de l’ANSES, il devient indispensable de repenser le   problème du surpoids et de l’obésité, premièrement en faisant table rase des présupposés de l’approche diététique et deuxièmement en partant des concepts théoriques des thérapies brèves et de l’approche systémique.

Avec cette démarche, il n’y a alors plus de restriction alimentaire, donc peu d’effort à faire en ce   sens. Le changement se fera ailleurs dans d’autres secteurs de la vie (peut-être l’aspect professionnel, personnel, récréatif, ou bien l’aspect affectif et émotionnel de la vie, etc.).

Pour mettre en place ces changements, il est indispensable d’envisager individuellement comment sont vécues les émotions : craintes, tristesses, ennui, joies etc.

Et il peut être nécessaire de prendre en compte certains souvenirs anciens parfois traumatiques.

C’est dans le domaine des émotions, des habitudes, des éventuels traumatismes que l’hypnose Ericksonnienne est utile.

Pour terminer, l’approche diététique doit, nécessairement, inclure plaisir et convivialité régulièrement (parfois même quotidiennement).

Manger même du Nutella ou des bonbons n’est jamais interdit. C’est au plus une erreur (et on apprend de nos erreurs) ce n’est jamais une faute ni même un péché…


Bibliographie :

(1)   http://www.laferrane.com/livr.htm ou définition de l'hypnose.

 

(2)   M.H. Erickson « De la nature de l’hypnose et de la suggestion » : Tome I 1980 SATAS.  « Innovation en hypnothérapie » Tome IV 1980 SATAS.

      Dr Claude Virot Thèse pour doctorat d'état de médecine. "Une approche clinique de Milton H Erickson."

 

(3)   D. Megglé « les thérapies brèves » : 2011 SATAS.

 

(4)   F. Roustang « Qu’est ce que l’hypnose »,1994 les éditions de minuit « la fin de la plainte » 2001 Odile Jacob, « Savoir attendre » 2008 Odile Jacob.

 

(5)   G. Brosseau « L’hypnose une reinitialisation de nos cinq sens » :2012 : InterEditions.